Le Tichodrome solidaire.

La semaine avait commencé Lundi 9 par un fait divers qui nous concernait particulièrement : l’agression d’Allain Bougrain-Dubourg par des braconniers de pinsons, qui défendent leur pratique au nom de la tradition : http://www.dailymotion.com/video/x3ddimo. (L’humour et la bêtise).
 
Vendredi 13, c’est au nom de la religion qu’a été perpétré un massacre dans notre pays. C’est la liberté d’expression, sous toutes ses formes, qui a été atteinte.
 
Il n’y a, bien sûr, aucune commune mesure entre ces deux événements mais ils ont un point commun : la destruction par l’intermédiaire de la force et de la bêtise.
 
-La raison du plus fort est toujours la meilleure, a dit notre fabuliste au grand scandale des pacifiques. Il voulait dire que, dans une rixe entre dogues et autres conflits entre brutes, le plus fort reste maitre de l’os. D’autres sont venus qui, malfaiteurs indignes de l’humanité, ont fait loi de la sauvage formule : la force prime le droit.
Nous sommes les larves à peau changeante, les vilaines chenilles d’une société qui lentement, très lentement s’achemine vers le droit primant la force. Quand s’accomplira-t-elle cette sublime métamorphose ? Pour nous affranchir de ces brutalités, faut-il attendre que les masses océaniques amoncelées dans l’hémisphère austral se déversent de notre coté, changeant la face des continents et renouvellent l’ère glaciaire du renne et du mammouth ? Peut-être bien, tant est lent le progrès moral.
Nous avons de mirifiques moyens de nous casser les os, mais tout cela ne fait pas monter la morale d’un cran. On dirait même qu’elle recule à mesure que nous asservissons  davantage la matière. 
Voulons-nous la voir dans toute sa beauté, cette raison du plus fort ?
Ce texte a été écrit par J. H. Fabre en 1905 dans la neuvième série des souvenirs entomologiques.
 
Nous essayons, avec nos petits moyens associatifs, de palier à une infime partie du résultat de cette folie en essayant de sauver quelques spécimens du monde animal. Toutes les personnes investies au service notre action le font dans un esprit de total désintéressement, sans aucuns préjugés sociaux, raciaux et religieux. Je souhaite sincèrement que nous puissions continuer longtemps cette aventure dans ce même esprit et que nous soyons de plus en plus nombreux  à participer à toutes les actions de défense de la nature, de l’environnement,  de l’art et de la liberté.
 
Jean Charles Poncet 
Président du Tichodrome